L'annulaire

Publié le par Civetta

L'annulaire, film

Quel étrange film que L'annulaire...Mais si l'on se laisse prendre par l'ambiance onirique insolite (sombrant dans le psychanalytique), on se rend compte que le spectateur est appelé à reconstituer le jeu des symboles (peut-être un tantinet trop léché et appuyé) comme le jeu de majong que Iris, l'héroïne, est sadiquement contrainte de reconstituer pièce par pièce comme un gigantesque domino, à la fin du film. Pour peu que l'on y prête attention, le film est d'une cohérence illustrative presque trop calculée: le lustre rouge de la chambre est le même que dans le bureau où Iris travaille, le fétichisme des chaussures relie l'annulaire d'Iris à la thématique cendrillonnesque et sexuelle, un iris trône sur le bureau... d'Iris. Mais ce qui domine surtout, c'est l'atmosphère oppressante dont le spectateur doit se réveiller comme au sortir d'un vague cauchemar où tout est comme dans du formol: les femmes dans les vitrines d'un port de nulle part, les robes (multiples) d'Iris, les objets naturalisés, les espaces (tous clos) où se déroulent les différentes scènes... L'enfermement, et la soumission à des forces irrépressibles dominent, et c'est ce qui est le plus réussi dans ce film (en plus d'une B.O très convaincante) dont le coeur du sujet est le fétichisme sous toutes ses facettes (tous les personnages sont fétichistes, y compris Iris). Un gros bémol tout de même: une certaine complaisance répétitive à filmer l'actrice principale, la mannequin ukrainienne (Olga Kurylenko, très belle, certes), complaisance qui finit par rappeler une certaine Amélie désormais célèbre, mais dans sa version glauque.
Vu le 27 juin 2005. Note:**

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